Mais pourquoi donc tout ce raffut ? Il a fallu qu’un mec parle pour que toute la République se déchaine.
Chacun s’essayant à le dépouiller. Du coup, il devient la personnalité la plus écoutée, la plus suivie et dont les actes sont également les plus épiés. Qu’un opposant se prononce sur certains sujets relatifs à la vie politique ou sociétale du pays, c’est dans les normes dans une République qui respire la démocratie.
Après donc Me Aissata Tall Sall qui s’est invitée dans un dossier qui ne la concerne pas. L’Union des magistrats du Sénégal a jugé nécessaire de la claquer. Tremblez, citoyens, ils ne veulent plus que l’on se défoule sur eux. Gare à l’impertinent qui oserait franchir la ligne rouge. Ils se sentent ainsi outrés des propos du mal aimé du pouvoir. Et quand l’accusatrice de l’opposant se prononçait sur un dossier pendant et sur lequel il est interdit aux deux parties de s’épancher, personne n’avait entendu ces magistrats. Ils sont ainsi venus nous servir une chanson pour le moins éculée. Ils ne peuvent servir de bras armés pour liquider des adversaires politiques. Touchant ! Vous les croyez, vous? Quand il a fallu éliminer un ombrageux adversaire, une juridiction d’exception qui ne garantit pas le droit à un procès équitable a été dépoussiérée. Sur une liste de plus de quinze supposés voleurs, un seul fut condamné puis exilé. Tant pis pour lui.
L’autre, qui s’était démarqué de son parti, lorgnant le fauteuil du Chef, a été appelé à s’expliquer sur la gestion d’une caisse. Il fut condamné à cinq ans de prison ferme. Pendant ce temps, le Chef avoue mettre sous le coude certains dossiers. Ou que l’arrestation de certaines personnes pourrait faire sombrer le pays. Ce qui explique l’absence de poursuites contre ces délinquants. Après un tel aveu, des magistrats osent encore venir nous conter qu’ils ne sont pas des exécuteurs d’ordres.
KACCOOR BI