Le parlement malien approuve un plan quinquennal de transition démocratique
Les législateurs maliens ont approuvé lundi un plan permettant au gouvernement militaire de gouverner jusqu’à cinq ans, ont déclaré des journalistes de l’AFP, malgré les sanctions régionales imposées au pays en raison du report des élections.
La législature dominée par l’armée a également décidé que le président par intérim du pays ne pouvait pas se présenter à une future élection démocratique, dans le cadre du même projet de loi.
Après avoir organisé un coup d’État dans l’État appauvri du Sahel en août 2020, les dirigeants militaires du Mali ont initialement promis d’organiser un vote en février 2022.
Mais en décembre de l’année dernière, le gouvernement militaire a proposé de rester au pouvoir entre six mois et cinq ans, invoquant des problèmes de sécurité.
En réponse, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a imposé le mois dernier un embargo commercial et fermé ses frontières avec le Mali. Le bloc a qualifié la durée potentielle de la transition d’inacceptable.
Lundi, 120 membres du parlement intérimaire malien de 121 sièges, appelé le Conseil national de transition, ont voté pour permettre au gouvernement militaire de gouverner jusqu’à cinq ans.
Il a également voté pour interdire au président par intérim de se présenter aux futures élections.
Parmi les députés présents au vote, aucun n’a voté contre le projet de loi ou ne s’est abstenu, ont indiqué des journalistes de l’AFP présents.
Retrait des troupes françaises
Le projet de loi ne mentionne pas nommément le président par intérim du Mali, le colonel Assimi Goita, laissant ouverte la possibilité qu’il puisse se présenter s’il démissionne avant une future élection.
Le projet de loi ne mentionne pas non plus à quelle date une élection future pourrait avoir lieu.
Goita s’est engagé à rétablir le régime civil, mais il a refusé de s’engager sur une date.
Les tensions avec le gouvernement militaire ont contribué à l’annonce par la France la semaine dernière qu’elle retirait ses troupes, qui sont déployées sous la force Barkhane pour combattre les groupes armés au Sahel, du Mali.
La nation enclavée de 21 millions d’habitants a lutté pour contenir une rébellion armée brutale qui a émergé en 2012, avant de se propager trois ans plus tard au Burkina Faso et au Niger voisins.
Dans toute la région, des milliers de soldats et de civils ont été tués et deux millions de personnes ont été déplacées par le conflit, dont le Mali reste l’épicentre.
Lundi, la CEDEAO a indiqué que son médiateur pour le Mali, l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan, se rendra jeudi dans la capitale Bamako.