Les négociations entre la Cedeao et des autorités sénégalaises avec le Mfdc, à l’initiative de la communauté Sant’Egidio, pour la libération des sept militaires détenus par des éléments du chef rebelle Salif Sadio ont porté leurs fruits. Ces derniers ont été remis hier au représentant de la Cedeao. La Dirpa, qui a pris acte de cette libération, informe que les soldats libérés «se trouvent dans un bon état physique général».

Par Dieynaba KANE – Depuis quelques jours, il était annoncé la libération imminente des militaires détenus par le Mfdc. La bonne nouvelle est finalement tombée hier. Les sept militaires sénégalais de la mission de la Cedeao en Gam­bie, qui étaient retenus en otage par le Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc), ont été libérés. Ces derniers étaient entre les mains du chef rebelle, Salif Sadio, «depuis le 24 janvier, à la suite d’une attaque perpétrée contre une patrouille du 5e détachement sénégalais de la mission de la Cedeao en Gambie». Ce dénouement heureux a été obtenu grâce à une médiation menée par la communauté Sant’Egidio. Dans un communiqué, la Dirpa, qui dit prendre acte de cette libération, informe que les militaires qui étaient détenus «se trouvent dans un bon état physique général».
Fait notoire : il y a eu de grands absents lors de la cérémonie d’hier. Il s’agit du chef rebelle, Salif Sadio, de même que les autorités sénégalaises et gambiennes, qui ne se sont pas fait représenter. Autre fait marquant, selon des sources dignes de foi, chaque soldat libéré a «signé un papier» qui atteste «de sa remise en liberté». Ce document a aussi été contresigné par le représentant de la Cedeao, le Nigérian Claude Kondor. «Un petit moment de tension s’est produit lorsque les rebelles ont, un temps, décidé de retenir des objets appartenant aux militaires. Leurs montres, leurs casques et leurs gilets pare-balles, notamment», annonce Rfi. Aux côtés du représentant de la Cedeao, deux membres du Cicr ont pris part à la rencontre d’hier, qui s’est tenue en milieu rural à la frontière sénégalo-gambienne. Tout comme un membre de la communauté Sant’Egidio.  Et l’on parle de libération des sept prisonniers «sans condition», pour réinstaller un «climat de confiance» avec l’Etat du Sénégal.
Pour rappel, l’affrontement au cours duquel ces militaires ont été pris en otage «s’est produit dans le cadre d’une action de sécurisation et de lutte contre les trafics illicites, notamment contre l’exploitation criminelle du bois sur la frange frontalière avec la Gambie». Cette attaque, qui s’était déroulée le 24 janvier dernier, avait aussi coûté la vie à 4 militaires sénégalais. La Dirpa avait aussi fait savoir «qu’un rebelle a trouvé la mort et 3 autres ont été faits prisonniers».
Par ailleurs, en informant de la libération des sept militaires, le service communication de l’Armée a tenu à préciser «qu’une mission conjointe de vérification de la Cedeao, des forces de défense et de sécurité gambiennes et du détachement sénégalais en Gambie, avait pu confirmer que l’attaque» de leur «contingent s’était bien déroulée en territoire gambien (…)». La Dirpa a également salué «l’élan de solidarité pa­triotique et spontané manifesté aux Armées par nos concitoyens».
Insistant sur la mission de cette institution, le service de communication de la Grande muette souligne que «les Armées restent plus que jamais déterminées à préserver l’intégrité du sanctuaire national, à poursuivre la lutte contre les trafics illicites et à participer aux initiatives régionales de maintien de la paix».
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