Nos prisons seraient elles faites pour broyer des vies mais surtout pour humilier et punir des adversaires politiques du régime en place ?

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 De plus en plus, on acquiert la conviction que ces lieux de privation de liberté ne sont point conçus pour permettre à des gens momentanément en conflit avec la société à pouvoir s’amender voire se rectifier à travers la peine qu’ils y purgent mais plutôt destinées à humilier les individus et à détruire tout ce qui est humain chez eux.

De véritables goulags ou centres de deshumanisation. Surtout en ces tristes périodes où, dans notre pays, il y a plus d’opposants politiques ou d’objecteurs de consciences voire d’activistes dans nos prisons que de bandits de grands chemins ou de rebuts de la société. L’exercice du pouvoir, qui n’est pas éternel mais qui couvre juste une séquence de vie, ne doit pas nous rendre cruels ou revanchards au point de vouloir détruire les vies de nos compatriotes dont le seul tort est de ne pas être du même bord politique que nous.

Ou, tout simplement, de ne pas penser ou voir les choses comme nous. Emprisonner des gens pour avoir usé de leur liberté d’expression, voilà assurément la pire chose dans une démocratie. Surtout quand ce qui leur vaut cette privation de liberté, c’est cette hérésie que constitue le délit d’offense au chef de l’Etat ou à nos institutions. Ou alors ce délit fourre-tout d’appel à l’insurrection. Quel intérêt, si ce n’est celui du Prince, le procureur avait-il à s’opposer à la mise en liberté provisoire d’un citoyen qui n’est ni un criminel ni un voleur ? Est-ce dans un souci de montrer sa toute-puissance ou pour plaire à celui qui l’a fait Proc c’est-à-dire maître des poursuites ?

La Chambre d’accusation de la cour d’appel de Dakar a en tout cas suivi le procureur en infirmant la décision de mise en liberté provisoire prononcée parle juge d’instruction. Pis, elle a décerné un mandat de dépôt contre Aliou Sané, coordonnateur du mouvement « Y en amarre » et vice coordonnateur de la plateforme F-24.

Le seul tort de l’activiste a été d’avoir participé à une manifestation interdite parle même pouvoir dont le procureur le poursuit de sa vindicte. Le bon vouloir d’un procureur qui a droit de vie ou de mort sur les gens. Et ils sont nombreux, hélas, à se trouver actuellement dans nos prisons pour avoir usé de droits que leur confère la Constitution de ce charmant pays…
KACCOOR BI – LE TEMOIN

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