Les sages-femmes risquent un an dont un mois de prison ferme

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Un an dont un mois ferme, c’est la sentence requise par le maître des poursuites contre les quatre sages-femmes, Amy Séne, Penda Diack, Ndèye Khady Lo et Ndèye Faly Guèye. Il estime que ces dernières doivent être déclarées coupables du délit de non-assistance à personne en danger. Quant à Ngoné Ndiaye et Ndèye Fatou Seck, actuellement en liberté provisoire, le représentant du ministère public estime qu’elles doivent être relaxées purement et simplement. Dans son réquisitoire, il a commencé par dire qu’aujourd’hui on a eu un long périple. « Certes, il y’a eu mort d’homme mais on doit faire des efforts pour ces dames (prévenues). On doit juger juste les faits, c’est-à-dire non-assistance à personne en danger. C’est ironique et vous voyez ces dames qui sont là depuis ce matin pour assister ces prévenues qui, sont également assistées par 7 avocats. C’est juste pour vous dire que tout le monde a besoin d’assistance », a dit le parquetier.

Revenant sur le manque d’assistance, il a indiqué que la grossesse de Astou Sokhna était non seulement à terme. Mais elle avait l’hypertension et elle présentait un hématome. « Le péril était là parce que Astou Sokhna était en danger. Et ces sages femmes avaient la possibilité d’assister cette dame. Parce qu’elles ont opté pour être des sages-femmes. Il n’y avait aucune contrainte pour les empêcher d’assister Astou Sokhna », a-t-il déclaré. Avant de continuer : « Amy Sène, la cheffe d’équipe nous rapporte qu’elle a assisté correctement la victime. Mais en examinant le dossier, on voit que rien de ce qu’elle déclare n’est écrit. On est en administration et tout est écrit. Elle a consulté le dossier et elle sait que la patiente est un sujet à risque. Je ne vois pas comment elles peuvent s’exonérer en agissant de la sorte ».

Auparavant, les avocats de la partie civile ont pris la parole pour défendre les intérêts de l’époux de la défunte et de sa maman. Selon Me Ousseynou Gaye, la première grossesse de la dame a été un drame parce que son enfant est décédé une semaine après son accouchement. Pour cette affaire, renseigne la robe noire : « on leur a dit que c’est une grossesse à risque qui nécessite un suivi. Elle s’est référée tous les jours à ces médecins néphrologue et cardiologue. Pendant cette grossesse, elle suivait à la lettre toutes les prescriptions de ses médecins traitants. Ce que personne ne peut nier c’est qu’elle avait une grossesse à risque. Le médecin a recommandé une surveillance parce que c’est un risque élevé. Cette surveillance personne ne l’a fait », a déploré l’avocat.

Il a révélé à la barre que la mère de Sokhna Anta a été interdit d’accès à l’hôpital et elle a fait preuve d’ingéniosité pour entrer dans cette hôpital. « Ensuite, on lui a refusé l’accès à la maternité. C’est dégoûtant d’entendre les propos sortis de la bouche de ces sages-femmes. Parce que les propos dégradants qu’on entend dans toutes les maternités du Sénégal c’est tous les sénégalais qui le dénoncent. Vous ne pouvez pas savoir la douleur de l’accouchement. Personne ne peut le décrire », a-t-il déclaré. Avant de dénoncer : « Malgré tout, ces propos dégradants suivent toujours : « Quand tu le faisais c’était bon ». Les sénégalais se sont levés après l’affaire Astou Sokhna pour dire : Plus jamais ça ».

Revenant sur les faits, l’avocat a indiqué que la victime se tordait de douleur abdominale mais terrible. « Elle pensait accoucher et interrompre cette douleur. Certaines sages-femmes vous ont dit qu’elles n’ont même pas porté un regard sur Sokhna Astou qui se tordait de douleur. De qui on se moque-t-on quand on nous dit que tout était normal pour cette dame. Non. Vous avez tort docteur vous et vos sages-femmes. Elle est morte de façon dure et il suffisait d’un petit geste des sages-femmes pour l’empêcher de mourir. La mort était évitable et ça a été dit dans le rapport. Elles ne sont jamais allées chez Astou Sokhna. Elles auraient pu faire des efforts jusqu’au bout ».

S’agissant du certificat de décès, l’avocat a soutenu qu’on n’a pas pu établir la nature de la mort de Astou. « Nous avons saisi le juge d’instruction. Nous voulons qu’il ordonne l’exhumation du corps parce que les sénégalais veulent savoir ce qui s’est passé. Pourquoi elles se sont précipitées pour faire un certificat de décès ? C’est pour se débarrasser du cadavre. On a remis un certificat de décès au mari qui devait recevoir plutôt un certificat de genre de mort », a-t-il aussi déclaré qui, a demandé au tribunal de réserver les intérêts civils.

Quant à la gynécologue, Diodio, elle a été cuisinée par les différentes parties. Elle a nié avoir donné l’ordre à Penda Diack d’écrire mort naturelle sur le certificat de décès. « Il n’y avait pas de signes. Elle n’avait rien de suspect. Tout est normal à mon avis. C’est une mort naturelle. Par ailleurs, je précise que je n’ai pas donné l’ordre pour qu’on délivre un certificat de décès. J’ai prescrit un traitement que les sages-femmes devaient faire. J’insiste qu’elle ne présentait rien de particulier. C’est pourquoi j’ai demandé aux sages-femmes de la suivre comme les autres. J’ai fait 12 ans de médecine. Et j’ai fait le constat de décès devant les sages-femmes », a-t-elle répondu. Relancée par un avocat, elle a dit : « quand j’ai parlé avec Ndeye Khady au téléphone je ne lui ai pas dit de mettre mort naturelle même si on a parlé de l’acte de décès. Je lui ai dit que j’arrive ».

Quant à Ngoné Ndiaye et Ndèye Fatou Seck, actuellement en liberté provisoire, le représentant du ministère public souhaite qu’elles soient relaxées purement et simplement. Dans son réquisitoire, il a commencé par dire qu’aujourd’hui on a eu un long périple. « Certes il y a eu mort d’homme mais on doit faire des efforts pour ces dames (prévenues). On doit juger juste les faits, c’est-à-dire non-assistance à personne en danger. C’est ironique et vous voyez ces dames qui sont là depuis ce matin pour assister ces prévenues, qui sont également assistées par 7 avocats. C’est juste pour vous dire que tout le monde a besoin d’assistance », a dit le parquetier. Revenant sur le manque d’assistance, il a indiqué que la grossesse de Sokhna Anta était non seulement à terme.

Mais elle avait l’hypertension et présentait un hématome. « Le péril était là parce que Sokhna Astou était en danger. Et ces sages-femmes avaient la possibilité d’assister cette dame. Parce qu’elles ont opté pour être des sages-femmes. Il n’y avait aucune contrainte pour les empêcher d’assister Astou Sokhna », a-t-il déclaré. Avant de continuer : « Amy Sène, la cheffe d’équipe nous rapporte qu’elle a assisté correctement la victime. Mais en examinant le dossier, on voit que rien de ce qu’elle déclare n’est écrit. On est en administration et tout est écrit. Elle a consulté le dossier et elle sait que la patiente est un sujet à risque. Je ne vois pas comment elles peuvent s’exonérer en agissant de la sorte ».

« Vous avez tort docteur, vous et vos sages-femmes »

Auparavant, les avocats de la partie civile ont pris la parole pour défendre les intérêts de l’époux de la défunte et de sa maman. Selon Me Ousseynou Gaye, la première grossesse de la dame a été un drame parce que son enfant est décédé une semaine après son accouchement. Pour cette affaire, renseigne-t-il, « on leur a dit que c’est une grossesse à risque qui nécessite un suivi. Le médecin a recommandé une surveillance parce que c’est un risque élevé.

Cette surveillance personne ne l’a fait », a déploré l’avocat. Il a révélé à la barre que la mère de Sokhna Anta a été interdit d’accès à l’hôpital et elle a fait preuve d’ingéniosité pour entrer dans cette hôpital. « Elle pensait accoucher et interrompre cette douleur. Certaines sages-femmes vous ont dit qu’elles n’ont même pas porté un regard sur Sokhna Astou qui se tordait de douleur. De qui se moque-t-on quand on nous dit que tout était normal pour cette dame ?

Non. Vous avez tort docteur vous et vos sages-femmes. Elle est morte de façon dure et il suffisait d’un petit geste des sages-femmes pour l’empêcher de mourir. La mort était évitable et ça a été dit dans le rapport. Elles ne sont jamais allées chez Astou Sokhna. Elles auraient pu faire des efforts jusqu’au bout », a encore dit Me Gaye. S’agissant du certificat de décès, l’avocat a soutenu qu’on n’a pas pu établir la nature de la mort de Astou. Il demande au tribunal de réserver les intérêts civils. Quant à la gynécologue, Diodio, elle a nié avoir donné l’ordre à Penda Diack d’écrire « mort naturelle » sur le certificat de décès. « Il n’y avait pas de signes. Elle n’avait rien de suspect. Tout est normal à mon avis. C’est une mort naturelle. Par ailleurs, je précise que je n’ai pas donné l’ordre pour qu’on délivre un certificat de décès. J’ai prescrit un traitement que les sages-femmes devaient faire. J’insiste qu’elle ne présentait rien de particulier. C’est pourquoi j’ai demandé aux sages-femmes de la suivre comme les autres. J’ai fait 12 ans de médecine. Et j’ai fait le constat de décès devant les sages-femmes », a-t-elle déclaré.

Les sages-femmes contestent les faits

Selon Modou Mboup, sa femme a souffert dans l’indifférence totale de 10h jusqu’à sa mort vers les coups de 5h 30 minutes. « Quand je suis venu on m’a amené dans une salle d’attente. Ma femme était à l’intérieur et il n’y avait pas l’assistance qu’il fallait. (…) vers 22 heures, elle ressentait des douleurs avant d’enlever sa perfusion. Ensuite, elle m’a demandé d’appeler une sage-femme. Vers 4h du matin, la douleur persistait et une d’entre-elles a dit que si elle continue elle allait la faire sortir. A 5h, elle me disait qu’elle étouffait. Lorsque je suis sorti, sa mère m’a appelé vers 5h 30 minutes pour me dire qu’elle est décédée », narre le mari. Sur une question du juge de savoir est-ce que les sages-femmes savaient qu’elle devait faire une césarienne, Amy a rétorqué : « On ne savait pas qu’elle était programmée pour le lendemain. Pourtant, selon le juge, le dossier dit qu’elle était programmée pour le lendemain pour un accouchement par césarienne ». Mais la sage-femme insiste : « On a bien fait notre travail. » Avant d’’admettre : « J’avoue qu’on ne notait pas les constantes sur le dossier pour l’équipe qui devait prendre la relève. »

« Pourquoi j’ai mis mort naturelle sur le certificat de décès »

Ayant fait le certificat de décès alors qu’elle n’en avait pas les prérogatives, la sage-femme, Penda Diack, a déclaré à la barre : « S’agissant du certificat de décès, je l’ai rédigé pour la morgue. Je n’ai pas examiné la malade et j’ai mis ‘’mort naturelle’’ parce que j’ai pris l’avis du médecin. Et Ndèye Khady est venue me dire que le médecin a dit que c’est une mort naturelle. Je suis sage-femme et je n’ai pas cette prérogative. C’est un spécialiste qui devait le faire », a-t-elle fini par avouer. Elle sera recardée par le juge : « Vous vous êtes précipitez comme si vous avez voulu masquer quelque chose. Pourquoi cette précipitation ? Si vous n’avez rien à cacher pourquoi vous avez agi ainsi ? Ce n’est pas votre compétence de faire des actes de décès. Vous êtes des sages-femmes et limitez-vous à votre travail. Vous n’avez pas à constater des décès ».


Cheikh Moussa SARR

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