Chronologie : histoire des coups d’État au Niger

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Le président nigérien Mohamed Bazoum a été destitué du pouvoir par un groupe de soldats quelques heures après que des membres de sa garde l’ont détenu au palais présidentiel de la capitale, Niamey, plongeant le pays dans la tourmente politique.

Le colonel Amadou Abdramane, porte-parole du groupe, a déclaré mercredi que les forces de défense et de sécurité avaient décidé de “mettre fin au régime que vous connaissez en raison de la détérioration de la situation sécuritaire et de la mauvaise gouvernance”. Abdramane a déclaré que les frontières du Niger étaient fermées, un couvre-feu national déclaré et toutes les institutions de la république suspendues.

Cependant, Bazoum s’est engagé à sauvegarder les acquis démocratiques “durement acquis” au Niger, déclarant sur la plateforme sociale X, anciennement connue sous le nom de Twitter : “Tous les Nigériens qui aiment la démocratie et la liberté le voudraient”.

La prise de contrôle militaire marque le cinquième coup d’État réussi dans l’histoire de la nation ouest-africaine depuis son indépendance de la France en 1960, avec d’autres tentatives infructueuses entre les deux.

Voici toutes les fois où l’armée a renversé le gouvernement au Niger :

1974
En avril, le lieutenant-colonel Seyni Kountche mène un coup d’État militaire, mettant fin au règne de 14 ans d’Hamani Diori, suspendant la constitution du pays et dissolvant l’Assemblée nationale.

Kountche forme le Conseil militaire suprême (SMC) de 12 membres qui prend le contrôle des affaires gouvernementales.

Selon certains rapports, environ 20 personnes auraient été tuées dans l’épreuve.

Une photo prise le 22 avril 1974 à Niamey montrant le Conseil suprême, le nouveau gouvernement, les membres posant avec le commandant de l’armée, Sani Souna Sido (3e à droite, premier rang), et le chef de l’État, Seyni Kountche (4e à droite, première rangée) [Fichier : AFP]
1996
Des officiers de l’armée organisent un coup d’État renversant le président Mahamane Ousmane et le Premier ministre Hama Amadou en janvier, affirmant qu’une impasse politique avait menacé les réformes économiques, suscitant la colère de l’ancienne puissance coloniale française.

Le lieutenant-colonel Ibrahim Bare Mainassara, chef d’état-major des forces armées, devient le chef du pays, affirmant que le but du coup d’État était de permettre un nouveau départ et non de mettre fin à la démocratie multipartite.

Le colonel Ibrahim Bare Mainassara lors d’une réunion à Niamey en 1996 [File: Boureima Hama/AFP]
1999
Mainassara est tué en avril par des soldats dissidents dans une embuscade à l’aéroport de Niamey, ouvrant la voie à un troisième coup d’État dans l’histoire tumultueuse du pays.

Daouda Malam Wanke, le commandant de la garde présidentielle, prend le pouvoir avant d’annoncer qu’il y aura un président élu et un retour à un régime civil d’ici 2000.

Mamadou Tandja remporte l’élection présidentielle au Niger, battant Mahamadou Issoufou, ancien Premier ministre. Les observateurs internationaux ont déclaré que les élections qui ont suivi le coup d’État de 1999 étaient généralement libres et équitables.

2010
Un groupe de chefs militaires se faisant appeler le Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSDR), dirigé par le général Salou Djibo, capture Tandja et ses ministres après une fusillade.

La constitution est suspendue et tous les organes de l’État dissous. Le gouvernement militaire promet de faire du Niger « un exemple de démocratie et de bonne gouvernance » après avoir accusé Tandja d’amender la constitution.

“Ce que nous avons fait était dans le meilleur intérêt du Niger… nous vous demandons de rester calme, nous sommes là pour vous, nous vous écoutons et nous vous assurons que nous ne vous laisserons jamais tomber”, a déclaré l’un des putschistes.

Les tensions politiques avaient augmenté au Niger depuis que Tandja a dissous le parlement en 2009 et prolongé son propre mandat à la suite d’un référendum au-delà d’un second mandat.

De nouvelles élections législatives ont lieu début 2011, Issoufou l’emportant lors d’un second tour présidentiel.

Sur une photo de février 2010, des soldats nigériens montent la garde dans un complexe militaire à Niamey après le coup d’État et le renversement de l’ancien dirigeant Tandja [File: Sia Kambou/AFP]
2023
Mercredi 26 juillet, des membres de la garde présidentielle, dirigés par le général Omar Tchiani, ont coupé le palais présidentiel de Niamey et détenu Bazoum à l’intérieur, suscitant des inquiétudes régionales et internationales face à l’instabilité.

L’armée annonce que toutes les institutions sont suspendues, les frontières terrestres et aériennes fermées et un couvre-feu mis en place.

Le ministre nigérien des Affaires étrangères, Hassoumi Massoudou, appelle les soldats du pays à libérer le président Bazoum et à régler leurs revendications par le dialogue.

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), les États-Unis, la France et les Nations Unies condamnent également fermement le coup d’État, le qualifiant d'”inconstitutionnel”.

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