Ici repose l’OFNAC. Priez pour lui. RIP
Lors de son premier discours à la nation en 2012, Mr Macky Sall déclarait ceci : « « Je compte restituer aux organes de vérification et de contrôle de l’Etat la plénitude de leurs attributions.
Dans le même sens, l’assainissement de l’environnement des affaires et la lutte contre la corruption et la concussion me tiennent particulièrement à cœur. A tous ceux qui assument une part de responsabilité dans la gestion des deniers publics, je tiens à préciser que je ne protègerai personne. Je dis bien, personne ! ».
C’est dans cette euphorie de son élection à la magistrature suprême que Mr Macky Sall avait annoncé la création de l’OFNAC, un organe qui sera chargé du contrôle de la gestion des membres de sa gouvernance. Ça c’était avant que Mr Sall ne dévoile le vrai visage de despote et promoteur de la mal gouvernance, qui finira par organiser lui-même la mise à mort progressive de cet organe de contrôle.
C’est en Décembre 2012 que Mr Sall fit voter la création de l’OFNAC. Le démarrage des activités de l’organe fut retardé jusqu’en mi-2014. La volonté y était au tout début. Cependant c’est aussi vers cette mi-2014 que Mr Macky Sall a compris à travers plusieurs signaux que les sénégalais ne voulaient déjà plus de lui : le retour de la contestation populaire – la perte des grandes villes aux élections locales dont la capitale – le plébiscite de Khalifa Ababacar Sall qui montait en puissance – l’accueil populaire de Abdoulaye Wade sur fond de regrets – et bien d’autres signaux.
Mr Macky Sall, qui est profondément revanchard comme tout le monde sait, lança alors la campagne de représailles contre la population, de pillage de ses ressources et de destruction du Sénégal. Rien n’est trop :
** Le détournement des ressources publiques est multiplié par 20 et plus comparé au régime Wade.
** Piller est libre, mais il est même devenu une obligation pour gagner la confiance du chef
** Les rapports de contrôle établis sont mis sous le coude et les criminels économiques épinglés sont promus
** La CREI est congelée, et les fossoyeurs de l’ère Wade qu’elle devait juger sont invités à rejoindre le camp présidentiel
Les corps de contrôle se voient démembrés, gelés, ou corrompus l’un après l’autre.
L’OFNAC quant à lui, étant donné qu’il a reçu trop de plaintes de détournements et de dossiers à scandales épinglant le clan Faye – Sall – BBY, il lui a été réservé un traitement particulier.
La première dirigeante de l’OFNAC, Mme Nafi Ngom Keita, une dame de fer, s’est rendue coupable d’être trop rigoureuse et incorruptible. Elle ne faisait donc plus l’affaire dans ce nouveau contexte de libéralisation du pillage. A l’issue des deux premières années d’activité de l’OFNAC, le Président Sall refusa de recevoir Mme Nafi Ngom Keita afin qu’elle lui présente son rapport faisant suite au traitement des 320 plaintes et dénonciations. Elle comptait également évoquer avec Mr Sall les plus de 400 fonctionnaires hors la loi qui refusaient encore de procéder à leur déclaration de patrimoine à laquelle ils étaient assujettis, dont la plupart étaient proches du clan Faye – Sall. Mme Nafi Ngom Keita fut dégagée en 2016 pour être remplacée par Mme Seynabou Ndiaye Diakhaté qui elle devra refroidir les ardeurs de l’organe et laisser tranquille les hors la loi.
Mme Diakhaté fut donc beaucoup moins active que Mme Nafi Ngom Keita. A l’expiration de son premier contrat de 3 ans en 2019, son immobilisme à l’OFNAC lui valut la reconduite à la tête de l’organe pour 3 autres années. Malgré le sommeil profond dans lequel était plongé l’OFNAC, qui reçoit pourtant des centaines de plaintes et dénonciations par année, elle confirme avoir quand même pu établir et transmettre plus d’une vingtaine de dossiers au procureur de la république Mr Serigne Bassirou Gueye.
Mr Macky Sall ayant lui-même révélé le 31 Décembre 2020 que c’est lui qui instruit au procureur, à travers le Ministre de la Justice, qui ne pas poursuivre, il n’y a donc rien d’étonnant qu’aucune suite n’ait été apportée à ces dossiers transmis à Mr Gueye et épinglant les membres de sa gouvernance.
Donc en 9 années d’activités, des milliers de plaintes et de dénonciations ont été reçues à l’OFNAC, mais il y’a eu ZERO suite judiciaire. Des milliers de milliards et des centaines d’hectares ont été volés aux sénégalais comme on le voit tous les jours, mais le Président Sall ainsi que son Procureur ont décidé que personne ne sera poursuivi pour cela.
Mme Seynabou Ndiaye Diakhaté étant arrivée au terme de ses deux mandats à la tête de l’organe de contrôle, l’heure est semble-t-il arrivée d’abattre la bête et de faire le nettoyage avant que la roue ne tourne par la volonté de plus en plus affirmée des sénégalais de mettre un terme définitif aux velléités d’un troisième mandat illégal et inconstitutionnel.
Pour accomplir cette mission commandée, la nomination est donc tombée pendant que les yeux et les esprits des sénégalais sont rivés sur le Qatar. Mr Serigne Bassirou Gueye, qui est logiquement la personne la moins indiquée pour diriger cette institution, est donc nommé. En effet Mr Gueye est celui-là qui est épinglé pour manipulation de rapport d’enquête dans un rapport interne de la gendarmerie rendu public par Mr Sonko et repris par Mr Pape Alé Niang. Il est surtout celui qui n’a donné aucune suite aux rapports d’enquête que lui a transmis l’OFNAC.
De récentes révélations publiques de Maimouna Bousso (PDS) et de Mollah Morgun (Activiste) ont fait état d’un patrimoine immobilier immense prêté au nouveau Président de l’OFNAC, dont un immeuble de 11 étages en construction dans la zone des Mamelles et valant des milliards. Le nouveau président de l’OFNAC pourrait donc trouver son propre dossier dans les lettres de dénonciations reçues par l’organe. Pourrait-il alors transmettre son dossier au Procureur en lui demandant de le poursuivre ?
Nous pouvons donc raisonnablement donner du crédit à ceux qui pensent que la mission de Mr Serigne Bassirou Gueye sera de « NETTOYER » les traces, les déclarations de patrimoine, les dossiers à scandales concernant le clan Faye – Sall – BBY, d’autres dossiers tels que celui des 45 milliards d’armement fictif, les nombreux dossiers qui vont arriver dans ce contexte de Assalo de fin de règne, et ensuite enterrer l’OFNAC à la suite d’une belle mort.
Espérons qu’il y’avait encore au sein de cet organe de contrôle un ou deux patriotes incorruptibles qui auront la présence d’esprit de garder une copie des données et rapports d’enquête afin qu’en 2024 les dossiers puissent être ressuscités et les fossoyeurs capturés avant qu’ils ne prennent la tangente avec nos maigres ressources..
Boubacar SALL